TOURS LA LOIRE DERNIER REMPART
En juin 1940, la ville fut Capitale de la France pendant trois jours. Elle s’en serait sûrement bien passée. La débâcle bat son plein.
L’armée Française qui est tombée dans le piège entre en Belgique. Tandis que Von Bock crée la diversion au nord en menaçant Amsterdam, Rotterdam, Anvers, c’est le groupe d’armée A de von Rundstdest qui porte l’estocade en lançant sur Sedan par le sud de la Belgique les Blindés de von Kleist. A l’aube du 10 mai 1940, les panzers allemands attaquent par les Ardennes, l’effet de surprise joue pleinement, Gudérian a conscience qu’il tente là un coup de poker. La Meuse est franchie, pour résister la 2ème armée ne dispose que de la 55e et de la 71e division d’infanterie essentiellement composées de réservistes. A gauche de la 2ème armée, la 9e du Général Corap est désorientée par la vitesse des chars Allemands, il avait estimé pouvoir disposer de cinq jours pour se porter sur la Meuse et la défendre. Corap recule, et le 15 mai 1940 il est relevé de son commandement et remplacé par le Général Giraud. Hélas, en haut lieu on a vite compris que la Guerre est déjà perdue. C’est la déroute totale, le corps expéditionnaire Britannique reflue sur Dunkerque, les armées Françaises sont encerclées dans la ligne « Maginot » et celles qui ne sont pas encerclées ou déjà prisonnières reculent en désordre. Hitler commet pourtant une erreur stratégique qui plus tard va lui coûter cher, il laisse le temps aux Anglais d’embarquer et de rapatrier leur corps expéditionnaire.
Les esprits les plus avisés
commencent à parler d’une autre ligne de défense sur la Loire. Les jours se
succèdent avec chacun son lot de mauvaises nouvelles. La vitesse de l’attaque
ne laisse à personne le temps de vraiment s’organiser.
Le 10 juin, Paris est déclaré ville
ouverte, le gouvernement après une dernière réunion du conseil des ministres
quitte la capitale pour la ville de Tours. Weygand transfère son quartier général
à Briare également sur la Loire.
Le 13 juin 1940, avant le conseil des
ministres se tient à Tours la dernière réunion du conseil de guerre Interallié.
Winston Churchill y assiste il atterrit à 14 heures à l’aérodrome de Parçay-Meslay.
La rencontre éclaire les Britanniques, ils comprennent que la situation est désespérée. Le 13 juin au soir Paul Reynaud lance de la préfecture de Tours un appel angoissé au président Roosevelt.
Le 14 au matin la 87e
division d’infanterie Allemande occupe Paris, von Bock passe en revue le 8e
corps, avant de défiler sur les champs Elysées. Le 14 juin le président du
conseil et les derniers ministres encore présents prennent la route en
direction de Bordeaux.
La Loire dernier rempart. Des
combats auront lieu sur la Loire, pour la défense des ponts. Les Allemands la
franchissent à Briare, mais Gien, Sully, résistent. Chateauneuf sur Loire,
Jargeau et Orléans sont bombardés. Plus à l’ouest, une batterie Allemande
de 150 tire sur la ville de Tours. Le 18 juin 1940 ses ponts sautent, le plus
connu le pont Wilson s’effondre dans la Loire à 23 heures, le Général
Bougrain vient de donner l’ordre de destruction.
Des combats acharnés se déroulent
tout au long du cours de la Loire vers l’ouest. En ces jours difficiles,
d’autres ponts sautent dans diverses localités. Les élèves aspirants de réserve
(EAR) à l’école de cavalerie de Saumur vont résister sous les ordres du
Colonel Michon. « Les cadets de Saumur », doivent cette appellation
à l’ennemi qu’ils ont combattus (du mot Allemand Kadett) qui s’applique
dans leur langue à un élève officier. Une fois encore la Loire sert de
protection, elle marque une frontière psychologique, l’ultime ligne de défense
contre les envahisseurs venus de l’est.