NANTES
Les portes du château d'Anne de Bretagne
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Lorsque
l’on vient d’Ancenis c’est une masse plus sombre qui se dessine sur
l’horizon gris-bleu qui permet de deviner au loin la ville de Nantes, « la
Venise de l’Ouest ».
A
l’origine, l’interfluve de l’Erdre et la Loire a constitué une butte
suffisamment saine pour être fortifiée et permettre ainsi l’apparition
d’une cité Gauloise. Au fil des siècles, Nantes se développe et au XIXe
Siècle le port se structure autour de deux branches principales : les bras
de la Madeleine et de Pirmil.
Au XXe siècle,
le développement de la ville et donc de son port passe par le creusement du
chenal de navigation. Depuis 1976 Nantes a pu recevoir des navires de plus en
plus grands, après les déroctages successifs et les modifications du bas
estuaire.
La Venise de l’Ouest, a réussi depuis le début de ce siècle à transformer sa physionomie. Elle a domestiqué l’île de la Saulzaie (île Feydeau) ensuite, ce fut le tour de l’île Beaulieu qui devient un centre ferroviaire et une cité administrative très active.
De 1920 à
1940, le centre ville a été totalement modifié. Les seils et bras fluviaux
existants qui permettaient la mise en eau des douves du château ont été comblés.
Des anciennes rivières deviennent des rues, il en est ainsi du cours des
cinquante otages, ou bien encore d’îles telles que : Feydeau, la
Gloriette, la petite hollande qui cessent d’être séparées du centre par la
coulée de l’Erdre.
L’histoire
Nantaise, on l’imagine autour du château ducal, où fut signé le fameux «édit»
par Henri IV le 13 avril 1598. Face à ses murailles imprenables que bordait à
l’époque un bras de la Loire, le roi de Navarre impressionné s’écria : « Ventre
Saint-Gris ! Ce n’était pas des petits compagnons que nos cousins de
Bretagne ».
Ou bien
encore, le 14 avril 1434, lorsque était entreprise la pose de la première
pierre de la magnifique cathédrale par le Duc Jean V et l’évêque Jean de
Malestroit. L’édifice sera achevé seulement à la fin du XIXe.
La cathédrale
St Pierre et St Paul, dont la façade est dotée de deux tours carrées présente
cinq portails remarquables. Elle mérite une visite attentive. La population
Nantaise a encore en mémoire, l’incendie qui en 1972 ravagea la toiture et
les voûtes alors que certains travaux de restauration étaient pratiquement
achevés.
L’histoire c’est également quai de la fosse, en plein XVIIIe siècle au plus fort du trafic de « bois d’ébène ». Nantes fut le premier port négrier de France et l’un des plus importants du monde, 450 000 esclaves furent transportés par des bateaux nantais de 1700 à 1791. Malgré tout, ce trafic en triangle n’a jamais constitué plus de un cinquième de ses activités. La marine marchande se développe également avec l’aventure coloniale, son commerce avec les Amériques, ses relations privilégiées avec l’île Bourbon (la Réunion), sans oublier ses possibilités de négoce avec le reste du monde.
On peut aisément
imaginer l’activité qui devait régner à cette époque. Pour la marine de
Loire quelle aubaine, c’est ici, alors que nous avons accompli presque tout le
voyage depuis le Gerbier de Jonc, que soudain s’impose à l’esprit
l’importance réelle que devait représenter ce fleuve Loire pour le commerce
intérieur du pays avant l’arrivée du chemin de fer.
Sous les
murailles nantaises, Cathelineau commandant des Vendéens fut mortellement blessé
en 1793, la ville était défendue par son maire Baco et par les hommes du général
Canclaux, elle résista héroïquement. Napoléon dira plus tard : Nantes a
sauvé la république.
A Nantes
Girondine, va s’en suivre une période de terreur Montagnarde avec l’arrivée
en octobre 1793 de Carrier qui va faire quatorze mille victimes. La guillotine
sera remplacée par la « baignoire Nationale ». Il s’agit d’exécutions
parmi lesquelles un grand nombre de prisonniers furent noyés en Loire attachés
dos à dos, au moyen de bateaux à fond plat qui s’ouvrent au milieu du
fleuve.
Au XIXe
siècle, l’essor du trafic colonial, de la construction navale et des
diverses industries, suscitèrent une nouvelle extension de la ville vers
l’ouest. C’est ainsi que naquit le quartier Graslin avec sa place Royale, la
rue Crébillon, et le passage de la Pommeraye.
Aujourd’hui
Nantes est une ville moderne, elle constitue avec ses agglomérations satellites
une métropole d’environ 500 000 habitants. Elle se veut capitale des pays de
la Loire et ville de transition entre le grand-ouest et le sud de la France. Fière
de son stade de la Beaujoire, de son palais des congrès, mais également de son
jardin des plantes. Crée en 1806, dessiné en 1823 par Antoine Noisette et
embelli par le Dr Ecorchard, il fut ouvert au public en 1865, et constitue un
ensemble harmonieux. Parmi les plantes médicinales, pièce maîtresse un
magnifique tulipier bicentenaire, ainsi que 400 camélias colorent ce lieu calme
et reposant pour le citadin. Le climat Nantais doux et humide est propice à ce
type de culture, les nuages chargés de vapeurs océaniques, s’engouffrent sur
l’estuaire et s’abattent sur la ville en une noria de pluies fines.
L’industrie,
comme partout ailleurs essaie de conserver ses traditions (par exemple les biscuiteries) ; tout
en innovant dans de nombreux autres secteurs : agroalimentaire,
construction mécanique et métallique, électronique avec la récente
technopole baptisée « Atlanpole ». Ses grues aux bras désormais
inutiles, le long du quai de la fosse sont le symbole des temps révolus. Seuls,
le Maillé-Brézé ancien escorteur transformé en musée, ou bien le voilier
Belem hissent encore haut les couleurs. Nantes possède également un excellent
réseau de communication et de transports. Inauguré en 1989, le T.G.V met Paris
à 2 heures. De plus, la ville possède également son périphérique long de 42
kilomètres, mis en service en 1994 il est complété par le pont de Cheviré.
Ne pas oublier son tramway, la 3ème ligne est mise en service fin
2000, ainsi que son important aéroport Nantes-Atlantique.
A Nantes et dans le département de la Loire-Atlantique, tout semblait tendre vers un bonheur paisible pour ses habitants. Mais voilà qu’en ce 30 juin 2001, une manifestation rassemble une dizaine de milliers de participants qui n’ont qu’un seul slogan, « nous voulons être Bretons ». On leur parlait de : « région Grand Ouest, de Pays de Loire, etc. », il n’en veulent pas. Ce qu’ils souhaitent, c’est faire partie des départements Bretons, ce qui leur fut enlevé il y a soixante ans sous le gouvernement de Vichy qui rebaptisa le département de Loire Inférieure sous le nom de Loire Atlantique, ce qui lui donnait une identité propre, mais surtout l’identifiait à l’océan qu’il borde et ôtait la connotation péjorative du mot « inférieure ». Dans les collèges de la ville la langue bretonne est désormais enseignée. Une affaire à suivre !