LA LOIRE STÉPHANOISE
Une des premières îles de la Loire avant St Etienne.
C’est à
la hauteur du pont du Pertuiset, que la Loire fière entre dans le département
qui porte son nom. Le pont à haubans en béton, s’appuie sur un Y renversé
d’une hauteur de 48 mètres au dessus du tablier. Elle est alors, à cent
cinquante kilomètres environ de distance par rapport à sa source. Encore un château
qui domine, du haut de son éminence il s’agit de Saint-Paul-en-Cornillon, une
des plus grandes baronnies du Forez. La Loire arrive en vue d’un autre barrage
celui de Grangent. Il s’agit
d’un barrage de 20 kms de long encaissé au fond de la vallée, sa capacité
est de 57 millions de m3. Le barrage de Grangent est un pôle de
loisir, mais il sert aussi à alimenter un canal d’irrigation : le canal
du Forez. Sur sa rive droite, St Victor sur Loire fut mariée à St Etienne.
Voici l’extrait du journal officiel : « par décret du journal
officiel en date du 9 octobre 1969, les communes et arrondissements de St
Etienne département de la Loire et de St Victor sur Loire canton de Firminy, mêmes
arrondissements et département se sont réunies en une seule et même commune.
Sur la rive
opposée, la rive gauche se trouve le château de Grangent, dont les ruines
flanquées d’une tour ronde permettaient au moyen âge de surveiller le
passage du fleuve.
Le barrage quant à lui est terminé en 1957. Il régularise le cours de la Loire, écrête les crues, ses vannes permettent l’évacuation de 5000 m3/s. Il assure une production électrique de 100 millions de kWh annuelle, et permet aux habitants de St Etienne des sports nautiques très appréciés. On remarque toutefois un phénomène connu mais qui peut être désagréable de part sa couleur verte et son odeur, l’eutrophisation. Ce problème est en voie de se résorber car les communes riveraines du fleuve étaient insuffisamment équipées en stations d’épurations. La rivière Ondaine, en a été pourvue elle traverse une zone industrielle importante, et longe de nombreux anciens terrils.
l’Agglomération Stéphanoise s’est développée surtout au XIXe siècle avec l’industrie, et l’exploitation de la houille. Le premier chemin de fer Français permit de relier la mine à la Loire, de St Etienne à Andrézieux pour acheminer le charbon jusqu’aux gabares. Construit en 1827, d’après les plans de l’ingénieur Beaunier, la traction des wagons est animale.
Pour avoir
une idée du travail de la Houille, il faut visiter le puit Couriot, (musée). A
l’entrée, la salle des pendus où les vêtements de ville étaient échangés
contre la tenue de travail cadenassés et remontés au plafond. Ensuite la
visite se poursuit par la lampisterie, chaque mineur inscrivait en face du numéro
de la lampe sur un registre son nom. Ainsi si l’accident toujours possible se
produisait les sauveteurs en consultant ce registre connaissait l’identité
des ouvriers restés au fond. Les comités d’hygiène et de sécurité
n’existaient pas, mais déjà les consignes étaient très strictes, nécessité
oblige. Avant la descente, chaque mineur était souvent fouillé ainsi l’on
s’assurait qu’il n’avait dans ses poches ni allumettes ni briquet.
Au fond, la
sécurité, c’était aussi le boisage des galeries en planches de chêne. Les
mineurs travaillaient en équipe, dans des positions pénibles, les haveurs
abattaient le charbon avec un pic à manche court : la rivelaine. De
nombreux conflits naissaient du prix à payer pour la sécurité, des amendes
infligées à l’équipe jugée négligente par le porion, lorsque le boisage
du chantier ou de la galerie était insuffisant et provoquaient une grogne
souvent justifiée. Tristes souvenirs, les conflits
n’ont pas épargné le bassin minier de la région, à la Ricamarie, en
1869 la troupe a tiré sur les femmes et les enfants venus soutenir les mineurs
en grève.
En 1975,
l’extraction du charbon s’est arrêtée, mais les souvenirs restent vivaces.
Autre
sinistrée des années soixante dix, MANUFRANCE. Dès 1764, la Manufacture
Royale se spécialise dans la fabrication de lames en acier de qualité, devenue
en 1869 « la manu » manufacture nationale d’arme elle se
diversifie en produisant des bicyclettes quelques années plus tard. La guerre
de 1914-1918 fait tourner l’usine à plein rendement de nombreuses ouvrières
viennent travailler de toute la région et s’installent à St Etienne. En 1921
la ville compte près de 210 000 habitants. La lente agonie de ce fleuron de
l’industrie connu de tous, préfigurait la crise des années 1980. La capitale
Stéphanoise, durement frappée par cette crise structurelle et conjoncturelle
continue aujourd’hui sa reconversion. Elle mise sur la diversification de ses
activités, dans le secteur tertiaire et la logistique industrielle, sans renier
son passé disparu bien au contraire, elle en tire pour l’industrie lourde un
avantage et un savoir faire certain.
De
Saint-Etienne d’hier « ville noire », ne reste que les souvenirs.
Aujourd’hui la ville se met tout entière au vert, couleur de l’équipe de
foot locale mais également de la nature environnante. Les loisirs pédestres
sont très prisés, soit au-dessus des gorges de la Loire vers le petit village
montagneux et boisé de la Rochetaillée ou bien encore du coté du Pilat qui
culmine à 1432 mètres au crêt de la perdrix. Un torrent furieux descend des
montagnes, il se nomme « le Furan ». Il est à l’origine de
nombreuses crues qui ont fait d’importants dégâts dans la région ainsi que
de nombreuses victimes avant l’édification en 1866 du barrage du « Gouffre
de l’enfer », puis un peu plus tard sur le même cours d’eau d’un
second barrage le « Pas du Riot ». Ces deux ouvrages, servent à
alimenter la ville en eau potable. Aujourd’hui insuffisants, c’est le département
voisin de la Haute-Loire avec le barrage de Lavalette qui fourni le complément.
Dans le
massif du Pilat, ce qui frappe le visiteur, c’est la présence des « chirats ».
De quoi s’agit-il ? Ce sont des rochers de 3 à 4 mètres de hauteur qui
s’étalent en éboulis sur le versant d’une montagne au dessus de 900 mètres
d’altitude. Ils en recouvrent tout ou partie de son flanc, sur une épaisseur
d’une dizaine de mètres, empêchant
ainsi toute végétation sur une longueur de plus d’un kilomètre. Les experts
perplexes ont émis plusieurs hypothèses : Certains y voient la place
d’un ancien glacier, d’autres de pics ou orgues volcaniques, qui du fait de
l’érosion ont penché de plus en plus et se seraient éboulés. Enfin il en
est d’autres qui pensent à l’effet de l’onde de choc d’un bolide qui
aurait brisé la montagne. Peut-être pouvez-vous vous y rendre, pour vous faire
une idée par vous mêmes.
Officiellement
créée le 21 décembre 1995, la communauté de communes de St Etienne se veut
entièrement tournée vers l’avenir. Elle privilégie avec ses 22 municipalités :
la diversité, le tourisme inégalement mis en valeur, la sauvegarde du
patrimoine ainsi que la lutte contre la pollution.